Vous êtes venus très nombreux rencontrer Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçonle 21 février, si nombreux que notre salle du forum s’est révélée décidément trop petite…
Voici aujourd’hui pour tous, et tout particulièrement pour ceux que nous sommes désolés de n’avoir pu accueillir, l’enregistrement de cette rencontre, qui a été riche et animée.
Après plusieurs dizaines d’années (vous verrez que le nombre fait débat !) consacrées à l’étude sociologique des grandes fortunes, le couple de sociologues a à cœur de faire partager sa connaissance du fonctionnement de ce groupe social fort et solidaire… et de nous faire réagir !
Le constat que font les Pinçon-Charlot de la mécanique implacable de domination qu’exercent les riches sur des classes sociales modestes de plus en plus morcelées est âpre, mais cela n’entame pas l’énergie et la force de conviction de nos deux invités, ni leur sens de l’humour et leur optimisme, dont nous vous proposons à présent de profiter.
Riche, pourquoi pas toi ? de Marion Montaigne, Michel et MoniquePinçon-Charlot(Dargaud) > dispo ?
« Ah, si j’étais riche ! », voilà une rengaine connue de tous.
Ne nous faisons pas d’illusions, ce n’est pas prêt de nous arriver, à moins de gagner au Loto…
Philippe Brocolis, heureux gagnant de la grande cagnotte semble avoir, lui, d’autres soucis, car la richesse, ce n’est pas si simple à définir. Épaulé par les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (qui lui apparaissent tels de bons génies en espadrilles), il part avec sa famille à la conquête de la bourgeoisie et de son univers impitoyable.
Car finalement « c’est quoi, être riche ? ». Et être bourgeois ?
Après la vulgarisation scientifique avec sa série Tu mourras moins bête(lire notre article) adaptée de son blog, Marion Montaigne s’attaque à la vulgarisation sociologique ! Avec cette enquête-fiction de 130 planches, elle reprend les thèses des Pinçon-Charlot et parvient à nous faire rire (jaune parfois) avec.
A conseiller notamment à ceux qui voudraient lire un reader-digest avant la rencontre du 21 février.
… ou comment courir fait aussi du bien à la tête !
Non seulement l’engouement du jogging perdure mais il touche aussi les intellectuels…
Le chanteur Miossec s’est demandé ce que peuvent bien penser les joggers du dimanche :
Mais pourquoi courent-ils donc ?
Petit tour d’horizon non exhaustif de ces intellectuels sportifs :
Tout d’abord, les sociologues :
Les Pinçon-Charlot (que vous pourrez rencontrer à la bibliothèque vendredi 21 février dans le cadre d’Un auteur un livre, à ne pas manquer !) courent chaque matin à 6 heures, où qu’il soient, pendant une heure. Ensuite, ils se mettent au travail d’écriture. Ils parlent de leur joie de courir sur Rue 89.
La vision du philosophe ensuite :
Guillaume Le Blanc, auteur de Courir : méditations physiques :
déjà les Grecs philosophaient en mouvement mais, à l’instar de notre société, le rythme s’est accéléré et c’est la course qui devient propice à la pensée philosophique. A travers de nombreux portraits de coureurs, il explique cette sagesse des joggers qu’eux-mêmes ignorent.
Celle du romancier :
Dans son Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Haruki Murakami raconte ses exploits : plusieurs marathons et tout le travail méticuleux d’entraînement qu’il s’impose pour les réussir. Il compare sa préparation aux courses au travail d’écriture d’un livre et explique sa méthode pour parvenir aux objectifs qu’il s’est fixé.
« Cours Forrest »
Les cinéastes ont rendu hommage à la course, on pense évidemment à Marathon Man, sans oublier l’incontournable Forrest Gump :
Courir, c’est aussi simple que d’ouvrir un livre : il suffit de chausser ses tennis et se lancer sur les trottoirs ou les chemins…
Alors qu’attendons-nous pour nous y mettre entre deux pratiques culturelles ?
La violence des riches : Chronique d’une immense casse sociale (Zones/La Découverte, 2013)
Sur fond de crise, la casse sociale bat son plein : vies jetables et existences sacrifiées. Mais les licenciements boursiers ne sont que les manifestations les plus visibles d’un phénomène dont il faut prendre toute la mesure : nous vivons une phase d’intensification multiforme de la violence sociale. Mêlant enquêtes, portraits vécus et données chiffrées, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon dressent le constat d’une grande agression sociale, d’un véritable pilonnage des classes populaires : un monde social fracassé, au bord de l’implosion. À ceux qui taxent indistinctement de « populisme » toute opposition à ces politiques qui creusent la misère sociale et font grossir les grandes fortunes, les auteurs renvoient le compliment : il est grand temps de faire la critique du « bourgeoisisme ».
Après une première partie de saison 2013 particulièrement riche de rencontres et de diversité, la programmation culturelle des bibliothèques de Saint-Brieuc se poursuit à partir de septembre :
Un auteur un livre, événements autour de Camus, Malraux, Guilloux, Semaine de solidarité internationale et cycles diversifiés pour adultes et jeune public.
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L’écrivain grec Vassilis Alexakis, lauréat du Prix de la langue française 2012 et récompensé pour avoir contribué, « par le style de ses ouvrages à illustrer la qualité et la beauté de la langue française », a publié Paris-Athènes, La langue maternelle (prix Médicis 1995), Les mots étrangers,Ap. J.-C. (Grand Prix du roman de l’Académie Française 2007) et Le premier mot. L’enfant grec est son quatorzième roman. Il crée dans les deux langues. Depuis 1967, début de la dictature grecque, il est installé à Paris et vit désormais entre les deux pays.
Interview de Vassilis Alexakis – Prix Goncourt des Lycéens 2012
Vendredi 25 octobre à 18h30
Bibliothèque André Malraux
Romancier, biographe, dramaturge, et acteur important de la défense du livre. D’abord ingénieur dans l’ aérospatiale et le nucléaire, François Bon publie son premier livre en 1982 Sortie d’usine. Prix Louis Guilloux en 2002 pour Mécanique chez Verdier. Présent sur Internet depuis 1997, tout en poursuivant l’écriture de nombreux livres; il anime maintenant son site tierslivre.net et la plateforme d’édition numérique publie.net. Il enseigne l’écriture créative à Sciences Po Paris.
Vendredi 22 novembre à 18h30 Bibliothèque André Malraux
Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS, sont des spécialistes des grandes fortunes françaises. Leur dernier ouvrage, Le Président des riches (La Découverte), a fait événement. Ils sont aussi connus pour Voyage en grande bourgeoisie (PUF, 1997, rééd. 2005), Les Ghettos du Gotha (Payot, 2009) et Les millionnaires de la chance : rêve et réalité – Payot 2010
Désormais, les bibliothèques de Saint-Brieuc portent les noms
d’André Malraux pour la bibliothèque du centre ville et Albert Camus pour la bibliothèque de la Croix Saint-Lambert. Un programme culturel particulier permettra de rendre hommage à ces deux écrivains. Dans le même temps, en partenariat avec la Société des Amis de Louis Guilloux, Résonances Albert Camus-Louis Guilloux mettra en lumière la publication chez Gallimard de Albert Camus, Louis Guilloux, Correspondance (1945-1959) prévue le 19 septembre prochain.
Lecture mise en espaceavec la Compagnie Les Charmillesde Ploufragan
avec Mélanie Del Din, Ali Khelil, comédiens
Tout public à partir de 11 ans
Extraits de L’envers et l’endroit, Noces, Caligula, L’étranger, La chute, La peste, L’état de siège, L’homme révolté, L’exil et le royaume, L’été, Le premier homme.
Depuis 2009, la Compagnie Les Charmilles de Ploufragan explore le lien entre le texte et la corporalité dans la création contemporaine et approfondit des réflexions qui vont chercher au plus profond de l’humain ce qu’est, justement, l’humain.
Au sein des collections patrimoniales des bibliothèques, la ville de Saint-Brieuc conserve les fonds d’archives littéraires de Louis Guilloux (manuscrits, brouillons, correspondance, iconographie…).
RencontreavecAgnès Spiquel-Courdille
Vendredi 11 octobre à 20h30
Bibliothèque André Malraux
C’est en s’appuyant sur leur Correspondance qu’Agnès Spiquel-Courdilleévoquera ce qui oppose parfois mais plus sûrement unit Albert Camus et Louis Guilloux : l’expérience de la pauvreté, l’engagement pour la justice et surtout la même passion de l’écriture. Les lettres témoignent de ce souci de l’autre dans les épreuves du quotidien mais l’échange se construit surtout à partir de leur parfois si difficile expérience du métier d’écrivain. Dans une entraide mutuelle chacun sait être le conseiller de l’autre dans la genèse du roman en cours. Tous deux ont surtout particulièrement à cœur d’exprimer dans sa vérité la douleur dont chaque être humain porte témoignage.
Lors de cette soirée, Agnès Spiquel-Courdille fera donc résonner le chant profond d’une amitié exceptionnelle que seule la mort tragique d’Albert Camus viendra briser.
Agnès Spiquel-Courdille,
professeur émérite de l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, présidente de la Société des Etudes camusiennes, elle a participé à la nouvelle édition des Œuvres complètes de Camus dans la Bibliothèque de La Pléiade. Elle a codirigé un Cahier de l’Herne Camus et publie en septembre 2013 chez Gallimard la Correspondance Camus-Guilloux.
Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l’été 1945, à l’instigation de leur ami commun Jean Grenier. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d’une profonde et tendre affection, nourrie d’innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, comme la visite de Camusà Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore ce séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage notamment un repas avec Camuset sa mère.
Le Jeu de patience de Louis Guilloux
Samedi 12 octobre à 15h
Bibliothèque André Malraux
Lecture mise en espace par Pierre Etienne Heymann, metteur en scène et comédien, avec Dominique Vincent et Claude Montagné, comédiens. Films de Rolland Savidan (extraits)
Le jeu de patience, roman de Louis Guilloux, prix Renaudot 1949, fut édité chez Gallimard par Albert Camus. Par un effet de symétrie tout à fait volontaire, Albert Camus avait confié à Louis Guilloux la lecture du manuscrit de son roman La peste. C’est dire si, en nous proposant son montage d’extraits du Jeu de patience, Pierre-Etienne Heymannnous gratifie d’un spectacle en écho avec la publication de la correspondance des deux écrivains liés par une amitié nourrie par « un coup de foudre existentiel ».
Pierre-Etienne Heymann, comédien, metteur en scène et pédagogue, a dirigé l’école du Théâtre National de Strasbourg et le Théâtre de Villeneuve d’Ascq. Il a réalisé une soixantaine de mises en scène et enseigné dans les Instituts d’Etudes Théâtrales de la Sorbonne Nouvelle et de Nanterre.
Jeudi 17 octobre à 18h30
Bibliothèque André Malraux
Lecture-spectacle autour d’André Malrauxavec la Compagnie théâtrale/collectif d’auteursLumière d’aoûtde Rennes.
Marine Bachelot, auteure et metteure en scène, Marina Keltchewsky, Marie Thomas, comédiennes.
Extraits de LaTentation de l’Occident (1926), La Condition humaine (1933), L’Espoir (1937), Les Antimémoires (1967), Lazare (1972), et d’autres moins attendus.
Lumière d’août a été créée en août 2004. C’est une compagnie théâtrale et un collectif de six auteurs, Marine Bachelot, Alexis Fichet, Alexandre Koutchevsky, Juliette Pourquery de Boisserin, Laurent Quinton, Nicolas Richard, dont trois sont également metteurs en scène. La compagnie fonde son travail sur les textes qui s’écrivent aujourd’hui, et sur les formes artistiques de leur diffusion auprès de publics variés.
Samedi 19 octobre à 15h
Bibliothèque André Malraux
Conférencede François de Saint-Cheron
En présence de Florence Malraux.
À partir du premier volume de lettres de Malraux récemment paru sous le titre Lettres choisies 1920-1976, on insistera sur le caractère tout à fait nouveau de cette publication, survenue plus de trente ans après la mort de l’écrivain. Seront présentées les grandes lignes de ce qu’apporte ce volume à travers les lettres aux proches et amis, aux écrivains, aux peintres, à quelques personnalités historiques, mais aussi à des « anonymes ». C’est un Malraux souvent familier ou insoupçonné que révèle cette correspondance.
François de Saint-Cheron, a publié Senghor (Sang de la terre, 1988), L’esthétique de Malraux (Sedes, 1996), Les romans de Malraux (Hatier, 1996), André Malraux (Adpf, 1996), Georges Bernanos (Adpf, 1998), Sainte Thérèse d’Avila (Pygmalion, 1999). Il a collaboré à : l’édition des Œuvres complètes d’André Malraux dans la Bibliothèque de la Pléiade (t. IV, V et VI) ; de Malraux, il a également édité deux inédits, Carnet du Front populaire (Gallimard, 2006) et Carnet d’URSS (Gallimard, 2007), enfin Lettres choisies 1920-1976 (Gallimard, 2012) ; la première édition critique des œuvres poétiques de Senghor, Poésie complète (CNRS Éditions, coll. « Planète libre », 2007).
François de Saint-Cheronest maître de conférences en littérature française à l’université Paris IV-Sorbonne depuis 1998.
Les rendez-vous réguliers et les animations tout au long du semestre : ateliers philo, clubs de lectures, et cercles de lecteurs, showcase, lectures et comptines, cinéma, ateliers.
Les 14 et 15 septembre Journées européennes du patrimoine Moyen âge et Renaissance, à travers une sélection d’ouvrages rares (manuscrits, imprimés des 15ème et 16ème siècles) et aussi visites commentées de la Maison de Louis Guilloux
Sélections de documents, animation du blog en lien avec l’agenda culturel des bibliothèques, les partenariats et l’actualité…
Les millionnaires de la chance de Monique et Michel Pinçon-Charlot (Payot, 2010)> dispo ?
Les deux sociologues ont choisi de mener l’enquête auprès de ces nouveaux riches, gagnant du Loto ou du Millionnaires. Ils ont rencontré des gagnants à plus d’un million d’Euros et ont essayé de comprendre comment cela à changé leur vie. qu’ont-ils fait de tout cet argent ? comment ont-ils vécu ce gain, qu’est-ce qui a changé dans leurs relations familiales, professionnelles ou amicales ? Comment la Française des jeux accompagne-t-elle au mieux les chanceux pour leur éviter les pièges liés à leur nouveau statut ? Le sujet est passionnant, les témoignages vrais et parfois étonnants.
1 film :
Les Tuchede Olivier Baroux(France, 2011 /1h35) > dispo ?
Avec Jean Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau…
A Bouzolles, tout le monde connaît la famille Tuche dont la philosophie est « l’homme n’est pas fait pour travailler ». Jeff, Cathy et leurs trois enfants vivent du système D, jusqu’au jour où ils gagnent 100 millions d’euros à « L’Euroloterie » ! Quitte à changer de vie, autant changer de lieu. Quoi de plus logique pour les Tuche que d’aller vivre à Monaco, là où Cathy, dont l’idole est la princesse Stéphanie, a toujours rêvé d’habiter. Une comédie sympathique sur une famille pas ordinaire !
On peut regarder Les Tuche comme l’illustration drôle et « presque parfaite » de l’étude sociologique des Pinçon-Charlot. Au-delà du rêve, basculer dans la richesse du jour au lendemain n’est pas si simple… Alors, l’argent fait-il le bonheur ?
Nathalie.
P.S : venez rencontrer Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon
vendredi 22 novembre dans le cadre d’Un auteur un livre
Publié par bmsaintbrieuc 
Blog des bibliothèques de Saint-Brieuc 